jeudi 17 décembre 2009

Le Grand Dijon rate son agriculture périurbaine !

Ce soir avait lieu le conseil de communauté d'agglomération de Dijon. Monsieur Bordat (Modem), référent "agriculture périurbaine" au Grand Dijon a fait une proposition:


Toute personne ayant connaissance un tant soit peu du sujet et sensible à l'agriculture biologique a de quoi se tirer les cheveux.

Ce que propose monsieur Bordat:
- Réalisation d'une étude foncière prospective
- La contribution à la mobilisation foncière concrète des terres destinées au maraîchage et à la création d'AMAP ainsi qu'au développement d'une agriculture en circuit court
- La mise en oeuvre d'une extension foncière au profit du TE de Bretenière
- La contribution à la pérennisation et à l'offre de surfaces agricoles
- La réalisation de compensations foncières et d'échanges pour les propriétaires exploitants concernés par un projet d'aménagement
Il propose 22724 euros à la SAFER pour les missions d'études foncières prospectives.

Seule madame Hervieu (Vert) s'est élevée contre cette proposition car elle souligne à juste titre que la prospection de terres est déjà le travail de la SAFER. De plus, toutes les AMAP de l'agglomération dijonnaise ont été créées par les consom'acteurs eux-mêmes (sans aucune aide autre que le prêt gracieux d'un local par les municipalités). Les dijonnais n'ont pas besoin de la SAFER pour créer des AMAP, ils sont assez grand pour le faire eux-même et l'ont pleinement démontré à plusieurs reprises. De plus, toutes celles existantes dans l'agglomération sont approvisionnées par des agriculteurs bio et c'est un point fondamental pour tous leurs adhérents. Ce que veulent les consom'acteurs dijonnais, ce sont des produits locaux et bio, un point c'est tout. Ils sauront alors faire commerce avec ces agriculteurs.

Chose étonnante, c'est que monsieur Bordat n'a jamais cherché à rencontrer le collectif "urgence bio 21", alors qu'il ne peut pas ignorer son existence, puisqu'un de ses collègues du Modem dijonnais, visiblement plus sensible à l'environnement, avait relégué la pétition de ce collectif sur son blog dès le mois de juillet !
En ce qui concerne les 70 hectares de terres, situées près de Genlis, dont monsieur Bordat parle, il oublie de préciser que les agriculteurs bio sont fatigués de faire des propositions alors qu'elles sont régulièrement rejetées au dernier moment au profit des agriculteurs productivistes. Si la SAFER et la chambre d'agriculture de Côte d'Or voulaient l'implantation de producteurs bio, il suffirait d'aller voir le SEDARB par exemple lorsque des terres cultivables sont libres. Chose qui n'est jamais fait, excepté de rares cas suite à la pression exercée par le collectif "Urgence bio 21". La problématique n'est pas de trouver des maraîchers bio, c'est faux! C'est de leur trouver des terres qu'il faut.

Monsieur Bordat propose aussi de ne pas encourager le label "AB" (Agriculture Biologique) pour les agriculteurs, mais plutôt le label "bio-équitable" qui stipule "être en conformité avec un des règlements de l'agriculture biologique". Pas tous?

Puis il propose de créer un label Grand Dijon à la place du label "AB" car ce dernier serait trop commercial et pas assez exigeant! On croit rêver! Tout d'abord les agriculteurs sont remboursés pour la certification (en grande partie par le Conseil Régional). Ensuite, monsieur Bordat voudrait-il ré-inventer le fil à couper le beurre? Un nouveau label, un de plus, pour perdre les consommateurs dans leur choix? Il ne connaît donc pas le label "Nature et Progrès" ou le label "Demeter" qui sont déjà plus exigeants que le label "AB"? Cette proposition est complètement absurde! De plus il dit que cela revient trop cher. Mais il oublie de préciser qu'avec l'agriculture chimique il faut dépolluer les rivières et traiter les cancers, sans compter la destruction de la biodiversité, etc... Quel coût cela a-t-il?

Dommage que monsieur Rebsamen n'a pas compris l'ampleur du problème. Il aurait dû laisser place au débat.

Cette proposition va manifestement faire perdre toute crédibilité du Grand Dijon aux yeux des consom'acteurs dijonnais, et il ne serait pas étonnant que cette ERREUR MONUMENTALE se sache largement...

4 commentaires:

Laurent a dit…

La petite vidéo montre bien qu'il s'agit d'une chambre d'enregistrement et que tout est préparé à l'avance.
j'ai aussi l'impression que M. Bordat n'a pas bien entendu les propos de Catherine Hervieu en ce qui concernent les AMAP.
Je constate aussi que le président de séance suit de près les débats en lisant ... un journal

Anonyme a dit…

Erreur monumentale? Mr Bordat semble vouloir réserver du foncier pour de l activités agricoles de proximité; ça va dans le sens des attentes des consommateurs de l agglomération. Compte tenu de l urbanisation du Grand Dijon, ce projet me semble plutôt pertinent! Pas suffisant certes car il faudrait a l échelle des PLU des villes et du SCOT réaffirmer une politique de maintien et de developpement des activités agricoles dans un contexte de crise Economique et sociale où de nombreuses familles sont en attente de produits sains a des prix maitrises.
Andersen

Bernard a dit…

Votre article déforme la réalité, et n'est pas sincère et objectif.
J'ai rencontré Monsieur Bordat qui a rencontré toutes les AMAP de l'Agglomération. Son diagnostic et ses propositions sont intéressantes. Il veut que le grand dijon joue un rôle de lien et de soutien à l'émergence de projets. Monsieur Bordat n'est pas contre l'agriculture biologique. mais il ne veut pas l'imposer de façon dogmatique. Il propose d'accompagner la reconversion et explique que l'urgence va vers les circuits courts. Un produit bio qui a parcouru 10 000 Km est il vraiment bio?
Monsieur Bordat veut aussi que le Grand Dijon s'implique pour la protection du foncier et la sauvegarde des bonnes terres agricoles qui pourraient être destinées au maraîchage. Un jeune qui veut s'installer y arrivera t'il si les terres sont trop chères? disséminées? Je trouve que madame hervieu n'est pas très honnête de procéder comme ça, a moins qu'elle soit jalouse car elle et ses amis n'ont pas fait grand chose au grand dijon pour ça depuis 8 ans. Madame hervieu que j'appréciais m'a beaucoup déçu

dijon-ecolo a dit…

Bernard, l'article ne déforme pas autant la réalité que vous le dîtes. Monsieur Bordat n'avait rencontré qu'une seule AMAP (Jardins du Charmoi) quand il a fait cette proposition au Grand Dijon. Ensuite il en a effectivement rencontré d'autres, ce qui est une bonne démarche.
Tant mieux si monsieur Bordat souhaite aider à la reconversion, tant mieux si il privilégie les circuits courts. C'est très bien! Mais vous admettrez que ses propositions ne privilégiaient pas le bio local. N'oubliez pas que ses amis de CAP21 veulent aussi du bio, et non du "conventionnel". Il ne faut pas faire le travail à moitié.
En ce qui concerne madame Hervieu et ses amis, il faut savoir que chaque élu est responsable d'une problématique particulière. Monsieur Bordat: agriculture péri-urbaine. Madame Hervieu: transport doux. Si monsieur Bordat traite des dossiers de déplacements, cela posera problème, mais cela ne l'empêche pas de faire des remarques à ce sujet.