mercredi 3 mars 2010

De "l'écoblanchiment" sans complexe

Le vert, LA couleur à la mode, c'est dans l'air du temps. Il y a ceux qui l'utilisent car ils ont compris l'importance de respecter la nature, et il y a ceux qui ont compris l'importance de faire semblant d'avoir compris pour en tirer un profit.

Tous les dijonnais ont reçu le numéro 100 de "Côte d'Or magazine" avec le dossier du mois: "développement durable. Agir aujourd'hui pour la Côte d'Or de demain". Monsieur Sauvadet, président du conseil général de Côte d'Or écrit dans l'édito: "le terme de développement durable est aujourd'hui entré dans notre quotidien." Suivent de belles paroles sur l'avenir de la planète et prises de consciences, avec des exemples concrets intéressants.













Le tout est cautionné par monsieur Patrice Franceschi, écrivain-explorateur côte-d'orien. Ce dernier, via "Terre-Océan participe à la sensibilisation du public pour promouvoir une véritable écologie humaniste", ne cache pas que selon lui "l'homme doit se rendre maître et possesseur de la nature. La nature ayant été un peu bousculée, doit être protégée, mais toujours pour servir l'homme et non l'inverse. C'est ça la véritable écologie!" Avec de tels propos qui sont à l'opposé de ce que préconisait monsieur Luc Strenna, on comprend mieux l'état de notre pauvre planète. Des propos qui pourraient très bien se retrouver au ministère de l'écologie de droite.
Monsieur Sauvadet a encore du travail pour devenir un géant vert... D'autant plus que ce même numéro du magazine fait la promotion de courses de voitures, cette fois non plus pour son impact écologique, mais pour son impact économique. Après plusieurs pages de "développement durable", faut bien passer à autre chose, non?



Et le terme de greenwashing (ou "écoblanchiment") ne s'applique pas seulement aux paroles politiques. La semaine dernière, un article du Bien Public relatait l'intérêt de monsieur Pelloux, directeur de la société Aldorende, pour son "permis vert". Il s'agit d'une formation à l'écoconduite où on apprend à économiser l'énergie, à conduire plus sereinement et à diminuer les émissions de CO2, car "c'est bon pour la planète". Il indiquait que "on ne fait pas ça parce que c'est tendance, mais avant tout par conviction". D'ailleurs, "chez Aldorende, la voiture de service est hybride, on surveille la température, on trie sélectif et on économise le papier". Super donc! Oui, enfin presque, car ce que ne dit pas l'article, c'est que cette même société organise des courses de voitures comme le Bourgogne Trophy qui roule au "bioethanol" (qui n'a rien de bio et dont le vrai nom est "agrocarburant"). Pour résumer: payez pour apprendre à conduire sans trop polluer, pour se rendre ensuite au circuit automobile vous défouler.

La prise de conscience écologique est en marche, mais elle est truffée de petits pièges...

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