lundi 30 septembre 2013

Indignation des Amis de la Terre Côte-d'Or face au saccage du Parc Naturel Régional du Morvan

Le communiqué de presse:
"Indignation mais détermination pour les Amis de la Terre Côte-d’Or après la violente attaque contre la maison du Parc Naturel Régional du Morvan le 18 septembre dernier.


A l’initiative de la Fédération Départementale des Structures et Exploitants Agricoles (FDSEA) de la Nièvre et des Jeunes agriculteurs (JA) de la Nièvre, ce sont plus de 150 agriculteurs du Morvan des départements de Côte-d’Or, de la Nièvre et de Saône-et-Loire, qui, avec une quarantaine de tracteurs et de remorques chargées de détritus et de lisier, ont saccagé la maison du Parc de St Brisson et ses abords, jardin, parc, étang tout en exerçant des violences physiques et verbales sur des personnels.

Les Amis de la Terre Côte-d’Or tiennent à exprimer leur profonde solidarité auprès de l’ensemble de l’équipe du Parc. L’argument central invoqué par la FDSEA et les JA de la Nièvre est la mise en oeuvre d’un projet de protection écologique des eaux et de restauration de la végétation des rives des cours d’eau proposé par le Parc. Il s’agit pourtant de proposer aux agriculteurs volontaires la mise en place de clôture et d’abreuvoirs pour limiter la divagation des troupeaux qui dégrade parfois gravement les berges des cours d’eau et altère durablement l’équilibre des cours d’eau. Cette action est proposée sur la base du volontariat des agriculteurs, contre indemnisation, et porte sur des secteurs dits prioritaires. L’enquête publique en cours concerne une déclaration d’intérêt général, laquelle permet de justifier les fonds publics investis et de rendre possible l’accès aux parcelles privées lors des travaux de restauration.

Incompréhension, procès d’intention ou manipulation ? Le Parc Naturel Régional est un lieu de concertation. Le projet mis en cause a bien été présenté au sein de la commission agricole du Parc et lors de réunions ou contacts avec les communes adhérentes au Contrat territorial Sud Bourgogne. Depuis longtemps, le Parc mène des actions de protection des ruisseaux de tête de bassin versant et des petites rivières, notamment grâce à des fonds européens. Il est prévu de nouveaux contrats avec des agriculteurs/éleveurs volontaires, aidés financièrement, pour diverses mesures de protection de la qualité de l’eau et de la biodiversité : aménagement d’abreuvoirs, clôtures de protection de certaines zones en bordure des cours d’eau par exemple. Il semble bien, avec le saccage du 18 septembre que cette politique de conciliation et de réflexion gêne la FDSEA qui s’entête à opposer activités agricoles et protection des milieux et des ressources. Alors qu’une partie croissante des agriculteurs s’engage dans des pratiques innovantes, conversions bio, productions de qualité, circuits courts, et que nombre d’agriculteurs du Morvan ont pris des contrats rémunérés de conservation des prairies humides ou sèches, il faut sortir du piège grossier de l’opposition agriculture-environnement. Les agriculteurs et éleveurs du Morvan sont essentiels pour le maintien de la qualité des milieux et des paysages, et plus encore pour le maintien d’activités économiques et de vie locale.

A qui profite la révolte ? Certainement pas aux agriculteurs qui s’isolent eux-mêmes des enjeux environnementaux en se donnant ainsi une image négative. Pour les Amis de la Terre Côte-d’Or, le PNR est une chance pour la valorisation d’une agriculture durable et respectueuse de l’environnement, pour le développement du tourisme et de l’économie locale. Il ne doit pas être le support d’enjeux politiques opposants artificiellement et de manière outrancière l’agriculture et l’environnement venant de dirigeants syndicaux masquant les vrais problèmes des agriculteurs et éleveurs, notamment en matière d’installation des jeunes.

Nous invitons les citoyens à aller consulter l’enquête publique en cours jusqu’au 3 octobre, pour lire le dossier de déclaration d’intérêt général, se forger une idée du projet de restauration volontaire des berges et émarger, positivement si le projet leur semble convaincant. Il est également possible de poser des questions, sans en venir aux actes attristants du 18 septembre, auprès des commissaires enquêteurs et du parc du Morvan.

Site internet de la préfecture de de Saône-et-Loire , rubrique Avis et consultation du public puis Enquête publique "

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